Réalité de la fracture numérique sur le continent noir
Fort d’une population de 1,1 milliards d’habitants (est. 2013), le continent africain compte
140 millions en 2011,
enregistrant la plus forte croissance (+ 412% en 5 ans). En valeur absolue,
l’Afrique se place devant le Moyen-Orient (5,2%
de la population mondiale d’internautes) et l’Amérique du Nord hors Etats-Unis
(3,6%). Le continent semble rattraper son retard sur les autres grands
ensembles régionaux, toutefois cette croissance exponentielle est à nuancer. En
effet, en 2007 le nombre d’internautes africains n’était que de 34 millions,
contre 110 pour l’Amérique latine. Rapporté à son important poids
démographique, la proportion d’internautes au sein de la population totale
n’atteint que 12% (contre 71,2%
pour les Etats-Unis en 2010). Si l’internet africain accuse encore un retard
relatif par rapport à ses voisins sud-américain et asiatique, le marché de la
mobilité est en pleine expansion comme l’en attestent les chiffres
suivants : 649 millions de cartes SIM au 4e trimestre 2011
(plus d’un Africain sur 2) ; taux de croissance de 30% depuis 10 ans,
l’Afrique est ainsi devenu le
2e marché du monde après l’Asie. Aucun pays ainsi que secteur de
communication n’est épargné par cette « déferlante numérique ». Le
parc de téléphone fixe au Burkina-Faso est estimé à approximativement plus de
142 000 appareils en 2012, alors qu’il atteignait péniblement les 95 000
combinés en 2006. Cependant, le
continent noir contrairement au Nord affiche encore de trop grandes disparités
entre régions connectées, intégrées par le numérique à la mondialisation
(Afrique du Nord, Nigéria et Afrique du Sud) et le reste.
Les acteurs de la réduction de la fracture numérique en Afrique
Secrétaire Général de l’UIT (Union Internationale
des Télécommunications) depuis 2007, le Docteur Hamdoun I. Touré est originaire
du Mali. Diplômé d’une maîtrise en ingénierie électrique de l’Institut
technique de l’Electronique et des Télécommunications de Leningrad et d’un
doctorat de l’Université d’Electronique, de Télécommunication et d’Informatique
de Moscou, le Docteur Touré est engagé dans la promotion des TIC dans le monde,
qui selon lui constituent le « moteur du développement social et
économique ». Par la responsabilité qui lui est conférée de par son poste,
le Secrétaire Général de l’UIT a supervisé des projets reposant sur la
coopération entre acteurs privés, Etats et organisations internationales.
A l’échelle continentale, Laure Olga Gondjout est présentée
comme l’un des pionniers sur les sujets numériques. Ministre de l’information
et des technologies de l’information du Gabon (poste qu’elle occupe à plusieurs
reprises à partir de
2007), Mme Gondjout a participé activement à plusieurs conférences
internationales, notamment lors du Sommet Mondial sur
la Solidarité Numérique de 2008, qui permit la fameuse « déclaration
de Lyon ». Laure Olga Gondjout s’est également illustrée en organisant, à
Brazzaville, la première Conférence
des Ministres de la CEMAC en charge des TIC, par son rôle décisif
sur les projets WAFS de la sous-région, ou plus récemment par sa participation
à la TICAD V.
Coordinateur d’un projet de lutte contre la fracture
numérique dans son pays, le Sénégalais Sett Sall a
lui aussi fait de son combat contre réduction de ce « digital
divide » qui sévit dans les pays du Sud, une priorité. En prélude du
programmme « Volontariat numérique », Monsieur Sall et ses
collaborateurs en partenariat avec l’Iratic (l’Institut de recherches
appliquées en TIC) appelle la jeunesse et l’ensemble des spécialistes en informatique
du pays à former leurs concitoyens à se familiariser avec les technologies
numériques. Pour le responsable du programme, par un engagement volontaire du
citoyen la fracture numérique peut être résorbée à la fois en formant et en
renforçant les capacités en informatique et TIC de chaque individu.
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