mercredi 9 décembre 2015

La classe moyenne africaine au service de la croissance du continent

Après des années difficiles, la reprise économique est là et, même en Afrique, les progrès se font sentir. Un document du FMI donnait des chiffres de croissance impressionnants pour l'Afrique subsaharienne, avec 4 % en 2016 et 4,7 % en 2017, soit près de 2 points de plus que la moyenne mondiale. Et de plus en plus, l'Afrique peut compter sur une vaste classe moyenne, éduquée et capable de créer une forte demande interne. Certains secteurs, comme le café, décident ainsi de se recentrer sur le continent.

Même pendant la crise, la classe moyenne africaine n'a cessé de croître et tend à jouer un rôle économique majeur pour le continent, notamment par une consommation accrue, jouant directement sur les productions locales. En effet, les exportations ne représentent ainsi plus la seule manne financière pour le continent, qui peut désormais compter sur sa propre demande, attirant parfois même les grandes multinationales, bien souvent rétives à investir en Afrique. Le géant américain Starbucks a ainsi, après l'Afrique du Sud au premier semestre 2016, prévu d'ouvrir ses premiers magasins dans certaines grandes métropoles d'Afrique subsaharienne. Parfois, ce sont même des acteurs locaux, comme le groupe nigérian Neo, spécialisé dans le café 100 % africain et très présent à Lagos, qui décident de se concentrer dans les quartiers d'affaires, où ils trouvent une clientèle nombreuse.

Au Nigeria, par exemple, la classe moyenne a été multipliée par 6 entre 2000 et 2014, laissant entrevoir des possibilités réelles pour l'économie locale. Et de plus en plus, les groupes étrangers, notamment dans le secteur de la restauration rapide, viennent investir sur le continent. C'est ainsi le cas de Starbucks ou Domino's Pizza et ce, malgré des difficultés évidentes liées à la vétusté toujours problématique des infrastructures de transport. En Afrique de l'ouest, le développement de la classe moyenne, même si le nombre divise les experts, constitue un investissement d'avenir, à tel point que certains parlent déjà de « Nouvelle Asie ».

Pour le groupe Ecobank, le café africain entre dans « une nouvelle ère », tant la demande domestique devrait un jouer un rôle crucial dans l'avenir. Bientôt, pour les trois producteurs de café que sont l'Ouganda, la Côte d'Ivoire et l’Éthiopie, la valeur des exportations devraient être inférieure à la production destinée aux consommateurs locaux, où qu'ils soient en Afrique subsaharienne. En bref, un changement majeur dans l'économie du continent.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire