jeudi 1 septembre 2011

Ben Ali, la fin du règne

La fin du règne

En 1999, il organise la première élection présidentielle pluraliste de l’histoire de la Tunisie, un événement. Mais dès 2002 il fait sauter le dernier verrou empêchant son maintien au pouvoir à vie: l’adoption par référendum d’une modification constitutionnelle lui permettant de se représenter. L’année 2005 marque la naissance de son fils, Mohamed Zine el-Abidine Ben Ali, «le prince» pour lequel le président réalise les dépenses les plus folles. En 2008, il mate des émeutes dans le sud-ouest tunisien par l’armée sur fond de chômage et de népotisme. L’année suivante, Zine el-Abidine Ben Ali, est réélu pour un cinquième mandat avec près de 90% des voix.
Les méthodes répressives et dictatoriales sont de plus en plus visibles. Le régime devient paranoïaque. Un projet de loi adopté en conseil des ministres prévoit que tout Tunisien qui transmet à une organisation internationale des informations «de nature à ternir l'image de la Tunisie» est passible d'une peine de prison de cinq à douze ans.
L’espionnage et la censure de la population créent un silence politique assourdissant. La corruption, les passe-droits, les tortures marquent la fin de son règne. La nature profonde de Ben Ali transparaît dans sa façon de gouverner le pays. Il utilise les forces de l’ordre pour maintenir la population sous une chape de terreur en anéantissant l'âme et l'identité des Tunisiens.
Le 14 janvier 2011 sur le tarmac de l’aéroport de Tunis-Carthage, le Boeing présidentiel 737-700 d’une trentaine de places est prêt à décoller en urgence. Au même moment, les Tunisiens tombent sous les coups de matraques et sous les balles. Zine el-Abidine Ben Ali, lui, ajuste sa cravate rouge sur son costume bleu avant d'embarquer. L’enfant d’Hammam Sousse timide et renfermé sur lui-même, à la scolarité désastreuse, est «dégagé» par les Tunisiens sortis de 30 années de léthargie.

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