A 40 ans, et après des études en France et aux Etats-Unis, Rodrigue Nguesso se vit plus que jamais comme un entrepreneur africain, à la tête de la société Bella Construct. Conscient de l’imminence d’une transition énergétique qui s’imposera d’autant plus durement qu’elle n’aura pas été anticipée, Rodrigue Nguesso souhaite participer à la mise en œuvre de solutions permettant au Congo, son pays natal, de ne pas subir l’avenir.
Depuis quelques
années, le pessimisme n’est plus forcément la règle lorsque l’on évoque
l’avenir du continent Africain. Quelle est votre vision de l’avenir de ce point
de vue ?
Par ailleurs, je renvoie dos à dos « optimisme »
et « pessimisme », car les deux notions me semblent refléter une
vision passive de l’avenir. Nous devons être acteur de l’avenir de nos pays,
pas observateurs tour à tour désolés ou enthousiastes.
Pour autant, si l’on se concentre sur l’Afrique
sub-saharienne, il est évident que les indicateurs sont plutôt encourageants et
témoignent que des changements profonds sont en cours. Je pense par exemple au
fonds Africa50, soutenu par la BAD depuis 2015 et qui permet de sortir d’un
court termisme politique inadapté aux besoins des pays. C’est le genre d’initiative que je souhaite pour le Congo notamment.
Justement, quels sont
les besoins du Congo aujourd’hui selon vous ?
Rodrigue Nguesso - Je compte très
bientôt mettre mon énergie à doter le Congo d'infrastructures modernes et non
polluantes qui permettront à mon pays de réaliser sa transition
énergétique comme se sont engagés les participants de la COP 21 qui s'est tenue
dernièrement à Paris. Cette conférence sur le Climat a été pour moi une très
bonne surprise, et les orientations prises vont dans le bon sens. On peut
seulement craindre des retards à la mise en oeuvre, car à ce jour, les principaux pays pollueurs ne l’ont pas encore ratifié.
Mais les enjeux
écologiques ne sont-ils pas secondaires au regard de l’impératif de
développement ?
Rodrigue Nguesso - Pas du tout !
Croire que le développement durable serait un luxe est une vision fausse de la
réalité du développement (au sens global du terme). Par exemple, de
mon point de vue, dépendre quasi exclusivement des énergies fossiles
et des industries extractives est une stratégie risquée à long
terme. Nous avons en Afrique la chance de bénéficier d'un climat très
favorable, il faudra nécessairement accentuer notre envie de
favoriser les énergies renouvelables (panneaux solaires, construction
écologiques).